Etape 1

  samedi 19 octobre: le haut Atlas (Marrakech - Boumalne : 378 km dont 50km de piste)

Au lever, premier bug : l'équipage n°5 n'est pas au petit déj' (ils n'ont pas été réveillés par le coup de fil de l'accueil!). Nous partons néanmoins à l'heure ou presque (c'était 8h quand nous traversons Marrakech encore endormie).

Nous suivons une route sinueuse jusqu'au col de Tichka à 2260m d'altitude. La montagne est pelée mais les couleurs sont déjà magnifiques. Il est 12h quand nous quittons le goudron pour la piste caillouteuse. Nous nous arrêtons sous le seul tamaris aux environs pour déjeuner à l'ombre. Dans chaque véhicule, nous trouvons des sièges pliants et un sac de saladettes. Et le 4x4 du chef renferme le reste : charcuterie catalane, manchego, rosé, et tout ce qu'il faut pour transformer le pique-nique en déjeuner 4 étoiles.

Avant de quitter l'endroit, les hommes font les bons samaritains auprès d'une mamie berbère qui avait trop chargé son âne et tout avait basculé. Au début, on pensait qu'elle draguait Jean... mais à force de gesticulations et de "chouf chouf", les hommes sont allés à la rescousse.

La sieste est zappée et c'est reparti pour les cailloux, les regs, la poussière et les oueds. Il faut rouler doucement mais de toute façon, on ne veut pas aller plus vite pour profiter de l'étendue, minérale et colorée où l'habitat est très rare. Nous croisons néanmoins quelques mobylettes : d'où viennent-elles? où vont-elles? comment ont-elles survécu au terrain si cassant... Nous découvrons en sortant d'un grand oued que des villages berbères se cachent non loin, en enfilade, aux couleurs de terre ocre.

Etape 2

Après une bonne nuit réparatrice et deux appels à la prière ( à 5h et 6h), nous nous retrouvons au petit déj' où il y a profusion de bonne choses salées et sucrées ( dont les "mesmels" et les "zventchs"  qui rappellent à Martine les beignets de sa maman)

Nous quittons notre home d'une nuit après 8h pour 120 km de goudron. Nous traversons une zone peuplée de terre rouge avec les crêtes en arrière plan à gauche comme à droite.

On traverse une zone de construction puis  la ville de Tinehrir à 52 km de Boumalne du Dades, célèbre pour ses gorges du Todra:  un peu de vie et d'effervescence. En ville les constructions sont disparates : petits châteaux à 2-3 niveaux, enfilade de petits commerces, beaucoup de bâtiments non finis avec les fers qui dépassent ; les ensembles scolaires sont bien marqués par un mur d'enceinte. Les hommes sont plutôt oisifs, seules les femmes s'activent, portant par exemple des paquets énormes de feuillages sur le dos, la tête.

Nous croisons également des animaux, essentiellement des chèvres qui broutent des petites touffes d'herbes sèches et des ânes qui aident au transport des marchandises et des hommes. Autres modes de transport : les vieilles " Pigeot ", la mobylette à 2 ou 3 sans casque bien sûr, le vélo et...  la marche à pied.

De nouveau, la pleine aride parsemée de tamaris. Quand on entame la piste, tout se passe nickel jusqu'au km 175: une passe ensablée signalée par deux points d'exclamation sur le road book et le véhicule n°2 s'ensable. Premier baptême de désensablage avec tapis réussi. Nous passons un par un.

Pause repas puis direction la colline au cairn. Après une montée sinueuse où il a fallu mettre les gaz, nous profitons d'une vue à 360° et d'une leçon de descente à pic de dune par Alain. S'ensuivent des zones de dunettes, ensablée et de pistes complètement défoncées suite aux passage de nombreux raids.

Nous quittons la piste au km 267 pour traverser l'oued Rhéris et  prendre la direction d'Erfoud . Après le plein à la station service, nous gagnons l'hôtel Chergui à Erfoud.

Etape 3

Après une bonne nuit à l’hôtel Chergui et un bon petit déjeuner-buffet, nous repartons pour 15 km de goudron avant d’attaquer la piste. Nous traversons prudemment  une zone d’ondulations et de pierres qui nous amène à une palmeraie : l’oasis Azerkam. Nous nous y arrêtons pour prendre quelques photos de ce premier point d’eau ruisselante du raid. Nous franchissons ensuite en hors piste un petit col qui nous permet de rejoindre une grande piste.

Une zone de dunettes est face à nous : il faut dégonfler les pneus à 1kg avant de la traverser. C’est le moment de notre initiation à la conduite dans le sable. La conduite est douce mais il faut rester vigilant pour ne pas se laisser glisser quand la dune est en dévers et bien doser les accélérations et le freinage... En sortant de cette zone ensablée, nous regonflons puis trouvons un bel et grand acacia pour le repas.

Nous reprenons nos véhicules en direction de l’erg Chebbi, un des grands moments très attendus du raid. Mais avant d’y parvenir, nous traversons une zone de sable mou dans laquelle la voiture n°7 perd sa roue de secours !!! Heureusement, ce fut sans conséquence pour le véhicule suivant qui l’a récupérée. Nous arrivons au pied des dunes de l’erg Chebbi. Le véhicule de l’organisation part en reconnaissance, nous empèche de suivre notre trace habituelle; en attendant, deux jeunes Marocains à mobylette sortis d’on ne sait où viennent à notre rencontre. Quand le véhicule revient la difficultée étant, un des jeunes se propose de nous servir de guide dans une nouvelle passe de l’erg. Nous dégonflons les pneus et suivons les traces les uns derrière les autres. Les sensations sont très agréables, aussi bien en ce qui concerne la conduite que pour la beauté du site ;  et en plus avec un soleil décroissant nous avons droit à un plaisir des yeux magique !

Sortis de l’erg, opération de gonflage rapide ( nous disposons d’un compresseur pour 2 véhicules) et direction le plein avant d’arriver avec les phares à notre hôtel : la Kasbah Tombouctou de Merzouga.