Mercredi 12 octobre

Assister au lever du soleil sur l’erg Chebbi est exceptionnel. Depuis la terrasse de la Kasbah Tombouctou le spectacle inédit de ces dunes qui se teintent peu à peu, est tout à fait admirable.

Nous laissons avec quelques regrets cet endroit féérique pour reprendre la piste qui va nous conduire vers de nouvelles contrées. Nous trainons dans la charmante petite ville de Merzouga pour y acheter le pain et procéder au ravitaillement en eau puis nous contournons le lac des flamants roses étonnamment rempli d’eau en cette période de l’année.

L’itinéraire nous mène sur des pistes très caillouteuses puis des grandes parties sablonneuses durant lesquelles nous devons impérativement tenir fermement le volant et avancer avec une allure suffisante pour pouvoir garder une trajectoire correcte. Au fil des kilomètres, nous commençons à maîtriser les subtilités de la conduite.

Les paysages qui se succèdent sont fabuleux, surtout ces grands chotts asséchés dont la surface blanchâtre miroite sous le soleil et ces fiers djebels dont la couleur sombre contraste avec le beige orangé des dunes de l’erg Ouzina qui se dressent au premier plan.

Après avoir passé la cité perdue de Ba Hallou, nous longeons l’oued Rhéris jusqu’à trouver l’endroit qui nous permettra de le traverser sans encombre. Le soleil qui se couche face à nous laisse peu à peu la place à une magnifique pleine lune qui s’élève rapidement dans le ciel limpide couleur bleu nuit. C’est comme si  un mécanisme secret faisait descendre un astre pour laisser monter le second.

Accompagnés de cet éclairage naturel, nous atteignons l’auberge Marech située de l’autre coté de la passe ensablée que nous gravissons tous ensemble.

Etape 5: Mharech - Ouled Driss

Jeudi 13 octobre

Toujours sous un ciel bleu éclatant, nous quittons l’authentique auberge d’El Marech qui, au petit matin, nous paraît bien isolée dans ce décor grandiose !

Le tracé de l’étape concoctée par l’organisation nous conduit dans une zone très ensablée qu’il nous faut gravir. Quel plaisir de sentir le sable doux et moelleux s’écraser sous nos roues ! Le panorama qui se dévoile depuis l’autre versant est absolument époustouflant.  

La descente sur Zagora se fait en passant par un gigantesque cirque qui s’ouvre devant nous au détour d’un virage. Peu à peu la magnifique palmeraie alimentée en eau par l’oued Drâa et la ville de Zagora chapeautée par ses deux sommets montagneux se dessinent dans le lointain. Puis à l’approche de la ville, la piste devient cassante et gondolée, signe qu’elle est largement empruntée par les autochtones.

Nous poursuivons en direction du djebel Bani et de Mhamid afin de rejoindre l’hôtel «  Chez le Pacha ».

Etape 6: Ouled Driss - Bivouac

Vendredi 14 octobre

Nous restons à l’hôtel chez le Pacha une bonne partie de la matinée. Alain doit changer une durite de frein et réparer une fuite de gasoil au niveau de la pompe à injection. Heureusement les mécaniciens du « garage Dakar » de Mhamid nous apportent leur aide précieuse. Nous constatons qu’au Maroc, la débrouillardise pour réparer les voitures est vraiment la règle d’or numéro UN. Le mot « impossible » ne semble pas exister et des réparations originales et efficaces viennent à bout de problèmes qui peuvent parfois nous paraître insurmontables. C’est ainsi que le TOYOTA d’assistance a pu reprendre la route pour mener notre petite troupe sur la piste sablonneuse menant à l’erg Chegaga.

Malheureusement, de nouveaux ennuis mécaniques stoppent notre progression. L’un des véhicules se retrouve immobilisé dans les dunes, l’embrayage cramé. Le Toyota de l’assistance l’extrait courageusement de la zone particulièrement molle et la décision est prise de tenter de le ramener jusqu’à la station de Tagounite située à 80 kilomètres à l’est. Alors qu’Alain et Dominique partent de leur côté pour accomplir cette lourde tâche, Patricia conduit le convoi en direction de l’erg Chegaga que nous atteignons après la tombée de la nuit.

Le campement organisé au pied des dunes est confortable même si évidemment les couchages restent sommaires. Après un bon repas pris dans la grande tente, nous profitons de cette belle nuit étoilée pour discuter tous ensemble autour du feu. L’endroit est magique et la pleine lune ajoute encore à la féérie. Certains attendent l’arrivée d’Alain et Dominique qui nous ont prévenus téléphoniquement qu’ils étaient sur le retour après avoir passé plus de 5 heures à tracter le véhicule endommagé jusqu’au goudron. C’est avec un grand soulagement que nous les retrouvons vers deux heures du matin !